La station météo

Située à 8 km du centre technique, la station météo est entièrement dédiée aux activités de la base spatiale. Indispensable aux activités quotidiennes comme aux activités opérationnelles, elle fournit des prévisions sur les précipitations, le vent, la foudre et les masses nuageuses ou tout autre phénomène atmosphérique ayant un impact possible sur les activités. 

La station météo est l'une des premières installations du CSG : en activité depuis 1968, année du premier lancement depuis le CSG, elle a alors un rôle scientifique majeur, avec des expériences embarquées à bord de ballons-sondes, d'aéronefs puis de fusées-sondes.

Au quotidien, les données fournies par la station météorologique du Centre spatial jouent un rôle important sur les opérations de préparation des lancements. De mauvaises conditions atmosphériques pourraient en effet rendre risquées des activités comme le transport de satellite, le transfert des lanceurs en zone de lancement, les opérations impliquant des matières dangereuses ou tout simplement des travaux en hauteur. Ainsi, les équipes de la station météo sont consultées avant chacune de ces opérations : si les analyses effectuées montrent qu'un risque existe, l'opération est reportée.

Lors des lancements, le rôle de la météo s'intensifie encore : à J-1 avant le décollage, l'adjoint météo du vol concerné prépare un "exposé météo" au profit des décideurs de la base spatiale, comprenant notamment les prévisions météorologiques à l'heure visée du décollage. À J-0, plusieurs exposés météo sont à nouveau fournis, jusqu'à 10 minutes avant le lancement. Si les critères de sécurité ne sont pas remplis, l'adjoint météo alerte le centre de contrôle : la chronologie de lancement est suspendue jusqu'à ce que les conditions météorologique permettent sa reprise sinon le lancement est reporté à un jour ultérieur.

Juste avant le décollage d'une Ariane 6, l’équipe météo s’installe dans le bunker de la station météo. Elle fait ses prévisions finales et suit le décollage depuis cet environnement sécurisé.  Pour un lancement Vega-C, dont le pas de tir est plus proche de la station, l’équipe est évacuée vers la « salle météo » du centre de contrôle Vega-C, au Centre technique, une heure et demie avant le lancement. 

Deux paramètres météorologiques sont susceptibles de provoquer l'arrêt d'un lancement : le risque de foudre et de forts vents, au sol ou en altitude.

La foudre représente un véritable danger, qui aurait un impact sur le bon fonctionnement de l’algorithme du lanceur ou du satellite. Ainsi, le lancement ne peut avoir lieu si des formations orageuses se trouvent à proximité de la zone de lancement. Le pas de tir est d'ailleurs équipé de 4 mats anti-foudre qui protègent le lanceur lorsqu'il est à découvert après le recul du portique, pour parer à toute éventualité.

De forts vents au sol empêcheraient la bonne pilotabilité du lanceur et pourraient entrainer une mauvaise trajectoire dès le décollage. Les vents en zone côtière et les vents en altitude peuvent également être une cause de report de lancement. Il s'agit là d'une mesure de prévention liée respectivement aux produits de combustion et aux débris qui, en cas d’explosion du lanceur pourraient être dirigés vers des zones habitées avant de s'être complètement dispersés dans l'air.

Ainsi, si l'orientation et la force des vents au sol et en altitude est susceptible d'entraîner des retombées de particules de combustion ou des débris hors des zones sécurisées, le lancement est reporté.