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22 juillet 2025

VV27 : dans les coulisses de la préparation de MicroCarb et CO3D au CSG

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À l’approche du lancement VV27 prévu le 25 juillet prochain, les équipes du Centre spatial guyanais ont mis en œuvre tous leurs savoir-faire pour accueillir et préparer les satellites MicroCarb et CO3D. Retour sur une campagne exigeante, entre conditions climatiques, azote sec, tests électriques et logistique sur mesure.

 

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Un satellite fragile à manipuler avec précision


MicroCarb, satellite du CNES, est le premier satellite européen dédié à la mesure du dioxyde de carbone (CO₂) dans l’atmosphère. Pour cela, il utilise un spectromètre qui capte la lumière du Soleil réfléchie par la Terre. Son détecteur, au cœur de l’instrument, est extrêmement sensible à la température et à l’humidité.

« En Guyane, il fait en moyenne 27°C. Pour préserver le détecteur, nous avons choisi de transporter MicroCarb vers la zone de lancement en fin de journée, lorsque les températures sont plus basses », explique Philippe Landiech, chef de projet senior MicroCarb au CNES.

À l’ouverture du conteneur en salle blanche, un sachet rempli d’azote a été utilisé pour éviter l’humidité durant le transport. Il a fallu attendre deux heures que le gaz se disperse avant d’intervenir.

Le CSG a fourni de l’azote propre et sec pour alimenter le satellite durant toutes les phases de préparation. Un raccordement d'alimentation en azote a été spécifiquement conçu par les équipes en salle blanche afin de maintenir le satellite sous tension, jusqu’à sa mise en coiffe.

 

Des calculs au millimètre près


Une fois prêt, MicroCarb a été débranché juste avant d’être encapsulé sous la coiffe du lanceur Vega-C. Une course contre la montre a débuté : combien de temps le détecteur pouvait-il rester sans alimentation en azote ?

« On a calculé une durée de survie de 700 heures sans azote. », précise Philippe Landiech.

Lors de notre entretien du 17 juillet, le satellite en avait déjà consommé 400 heures. Désormais, MicroCarb est en veille passive. Il sera rallumé automatiquement au moment de sa séparation du lanceur, en orbite. Aucun "rouge satellite” n’est attendue au décollage pour ce satellite.

 

CO3D : une logistique bien huilée pour un satellite électrique


À bord de la même mission, le satellite CO3D, développé dans le cadre d’un partenariat CNES/Airbus, occupe une grande partie de la coiffe. Fonctionnant à l’énergie électrique et non chimique, il a été rempli en xénon (son carburant) dès Toulouse. À son arrivée en Guyane, seuls le chargement des batteries et quelques tests de bonne santé ont été réalisés, sans besoin de tests fonctionnels poussés.

« CO3D a été conçu pour être simple à intégrer : pas de remplissage en Guyane, juste une vérification de l’état de santé et une gestion fine des batteries. Cela permet de sécuriser la campagne et de gagner en efficacité. », explique Philippe Chéoux Damas, chef de programme CO3D chez Airbus Space.

Sur le plan logistique, la constellation CO3D a demandé de nombreux aménagements spécifiques tels que des plateformes et échelles supplémentaires… sans oublier une vigilance renforcée sur la propreté, avec des témoins de contamination ajoutés par l’équipe projet et le CSG.

 

Un adaptateur sur mesure pour une constellation unique


Enfin, pour accueillir les quatre satellites CO3D sur le lanceur Vega-C, un adaptateur de vol spécifique baptisé CLESSIDRA a été conçu sur mesure par Avio, le constructeur italien de la fusée et opérateur de lancement. 

« Notre mission, c’est d’adapter les moyens du Centre spatial guyanais aux besoins spécifiques de chaque satellite. Pour MicroCarb et CO3D, cela a demandé une coordination fine entre les équipes, notamment en matière de propreté et d’environnement technique.  », confirme Emmanuelle Sainte-Rose Fanchine, responsable des moyens charges utiles au CNES.

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Rendez-vous le 25 juillet pour assister au décollage de la mission VV27 !
Le lancement pourra être suivi en direct depuis le site d’observation de Carapa, ou en ligne sur les chaînes YouTube du CNES et d’Arianespace.

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