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28 avril 2025

Biomass : avant le décollage, retour sur la préparation

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À quelques heures du décollage de la mission Biomass depuis le Centre spatial guyanais, retour sur les étapes clés de la préparation de ce satellite pas comme les autres. Ce bijou technologique destiné à cartographier les forêts du globe a nécessité des conditions de manipulation très spécifiques. Nous avons rencontré Warren Bouchehida, Michael Fehringer et Stefan Kiryenko, trois acteurs clés de la campagne, pour vous dévoiler les coulisses de cette opération de précision menée au sein des salles blanches du CSG.

 

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Avant de s’élancer dans l’espace, chaque satellite passe par une série d’étapes cruciales sur le sol guyanais. Biomass, développé par l’ESA (Agence spatiale européenne), n’échappe pas à la règle. C’est au cœur des Ensembles de préparation charge utile (EPCU) que le satellite a été pris en charge dès son arrivée à Kourou, dans un environnement ultra-propre et entièrement configuré pour répondre à ses besoins techniques.

 

 

« Nous avons revalidé et adapté les installations pour accueillir Biomass, en nous appuyant sur un document recensant les besoins du client satellite », explique Warren Bouchehida, Ingénieur CNES en charge de l'accueil des satellites au CSG. Gaz purs, énergie secourue, nacelles, équipements de levage, raccords électriques : tout est mis en œuvre pour manipuler le satellite en toute sécurité.

 

 

Pendant plusieurs semaines, Biomass a été soumis à une série de tests rigoureux : tests dits de bonne santé à son arrivée en salle blanche, vérifications électriques, inspections de propreté, essais d’étanchéité du système de propulsion et tests radiofréquences spécifiques, menés dans une chambre anéchoïque (cage qui absorbe les ondes) installée pour l’occasion dans un des halls de préparation du CSG.

 

 

Autre spécificité de cette campagne : une logistique sur-mesure a été mise en place pour le transfert du satellite entre les différents halls de préparation. « Le déchargement de Biomass depuis son conteneur, puis son déplacement à travers les couloirs propres du bâtiment, a été réalisé grâce à un support fourni par Apco-Cegelec, l'industriel du CNES en charge des EPCU », précise Warren Bouchehida. 

 

 

Ce satellite se distingue aussi par un élément spectaculaire : un gigantesque réflecteur qui se déploiera en orbite. « Le parapluie simplifié de Biomass est un nouvel instrument conçu à partir de molybdène recouvert d'or, mesurant jusqu'à 12 mètres de diamètre une fois déployé », détaille Stefan Kiryenko, Responsable de la campagne de lancement pour l’ESA. Une prouesse d’ingénierie qui exige une précision extrême à chaque étape de sa manipulation au sol.

 

 

Car cette mission n’a rien d’anecdotique. Elle vise à cartographier les forêts du globe avec une finesse inédite. « La précision des mesures fournies par Biomass est l’équivalent de la précision d’une équipe de géomètres », souligne Michael Fehringer, Responsable du programme Biomass à l’ESA. Grâce à son radar, le satellite pourra estimer la quantité de biomasse et de carbone stockée dans les forêts tropicales, boréales et tempérées, apportant des données essentielles pour comprendre le changement climatique.

 

 

Après avoir été rempli en ergols (carburant spatial), Biomass a été intégré sur son adaptateur de vol, puis encapsulé sous la coiffe Vega-C. Il est désormais prêt pour le grand départ, prévu ce mardi 29 avril à 6h15 heure locale depuis le Centre spatial guyanais.

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