2 Décembre 2019

Chantier des infrastructures d'Ariane 6

Chantier d'une ampleur exceptionnelle, la construction de l'ensemble de lancement d'Ariane 6 s'est déroulé entre 2015 et 2020. S'appuyant fortement sur l'emploi local, le chantier s'est déroulée dans un cadre réglementaire strict sur le plan environnemental et patrimonial.

Construction de l'ensemble de lancement d'Ariane 6, en 2019

Un chantier exceptionnel

Plusieurs années de travaux

Après les études archéologiques et environnementales préalables au chantier, les travaux de terrassement se déroulent entre juin 2015 et mai 2016. La construction prend alors le relai et se poursuit alors jusqu'en 2020.

Le chantier Ariane 6 en chiffres

  • 150 hectares
  • 300 000 m3 de terrassements
  • 45 000 m3 de béton
  • 7000 tonnes d'armatures
  • 7500 tonnes de charpentes métalliques

Des infrastructures réutilisées

Des infrastructures d'Ariane 5 sont réutilisées au profit d'Ariane 6. Par exemple, le Centre de lancement n°3, qui abrite les salles de contrôle d'Ariane 5 et Vega, accueille aussi celle d'Ariane 6. De même, une partie du Bâtiment d'assemblage final d'Ariane 5 est utilisé pour l'intégration des satellites dans la coiffe d'Ariane 6.

Un chantier responsable

Des fouilles préalables au chantier

Avant le début des travaux, le CNES a fait réaliser des campagnes de sondages mécaniques sur les emplacements choisis pour les installations d'Ariane 5, ou les carrières utilisées pour le chantier. Menées par l'INRAP en 2014 et 2015, ces diagnostics ont révélés 2 occupations humaines anciennes. Des travaux de fouilles ont alors eu lieu sur ces zones en 2016, préalablement à leur exploitation sur le chantier. Ils ont permis de découvrir des vestiges remontant jusqu'au Mésozoïque, et qui font désormais partie d'une exposition sur le patrimoine amérindien et précolombien découvert sur les chantiers Ariane 6 et Soyouz.

Remontage de poteries découvertes lors de fouilles préventives au CSG


Emplacement des carrières utilisées pour les chantiers Ariane 6 et Soyouz

Des mesures pour protéger l'environnement

Conformément à la législation, une étude d'impact environnementale a été menée en amont du chantier pour veiller à protéger la faune et la flore présentes sur le site. Ainsi, plusieurs actions ont été décidées afin de 

  • Réduire les besoins en matériaux du chantier.
  • Modifier le projet pour protéger l'environnement (le pas de tir, par exemple, a été déplacé plus à l'ouest).
  • Mettre en place des mesures compensatoires (rétrocessions de 1 336 hectares de terrains au Conservatoire du littoral).
  • Financer la destruction d'espèces nuisibles et invasives (le niaouli et l''acacia mangium).
  • Organiser des travaux de recherche sur des espèces rares (le tyranneau barbu, un oiseau, et le leptodactyle ocellé, une grenouille).

Tamanoir aperçu sur le chantier Ariane 6 - Crédits : J.M. Wuest

Des retombées économiques favorables pour la Guyane

Un appui sur l'emploi local

Durant les années de construction des installations, plusieurs centaines de personnes ont travaillé durablement sur le chantier, atteignant un pic de 700 personnes au 1er trimestre 2018. Cette main d'oeuvre était majoritairement locale, comptant 75 % de salariés de Guyane et 25 % de spécialistes venus d'Europe.

Au-delà de l'emploi, le chantier a également eu des retombées économiques favorables pour la Guyane, les entreprises locales ayant été privilégiées, représentant plus de 100 millions d'euros de contrats. L'ensemble des conteneurs du chantier ont transité par le Grand port maritime de Cayenne, et 100 % des transports liés aux infrastructures ont été effectués par des entreprises locales.

Un chantier pour la formation

Le CNES et le GEIQ BTP Guyane ont mis en place une convention à l'occasion de la construction du chantier. Objectifs : promouvoir l'emploi des jeunes Guyanais rencontrant des difficultés d'insertion, lutter contre le chômage et répondre aux besoins structurels de main d'oeuvre qualifiée des entreprises locales du BTP. Cette convention portait sur 6 domaines professionnels : les terrassements généraux, les infrastructures, la mécanique générale, les courants faibles, les fluides et la sûreté/protection.

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Au 31 décembre 2018, plus de 175 000 heures de travail sur le chantier ont été dédiées à l'insertion, dont 21 600 à la formation des jeunes.