Ariane 1-4 (1979-2003)
Ensemble de lancement d'Ariane 1, 2 et 3
Alors qu'Ariane est en cours de développement, le CSG se prépare également à accueillir le nouveau lanceur. Le nouvel ensemble de lancement est conçu en 1973 avec l'intention de récupérer les installations mises en place pour le lanceur Europa II. Ce principe limite l'évolution du concept des installations au sol. Les bâtiments, en particulier la tour de montage, sont adaptés au lanceur.
Dès 1975, les travaux débutent en Guyane afin de transformer le site Europa II pour le programme Ariane. Trois ans plus plus tard, en 1978, les travaux de modification sont achevés et permettent pour la première fois à une maquette grandeur nature d'Ariane de se dresser sur l'aire de lancement. Cette maquette n'est pas destinée à voler mais doit servir à la qualification et à l'homologation des systèmes fluides bord et sol.
Ariane décollera pour la 1ère fois de cet ensemble de lancement le 24 décembre 1979 avec le succès du premier lancement. Les installations accueillent ensuite les lanceurs Ariane 2 et 3, soit un total de 25 lancements. Les opérations s'y arrêtent avec le dernier lancement Ariane 3, en 1989, avant d'être démonté en juin 1991.
Désaffecté pendant près de 20 ans, l'ensemble de lancement d'Ariane 1, 2 et 3 est rénové pour une nouvelle carrière opérationnelle : depuis 2012, c'est en effet le lanceur Vega qui l'utilise.
Ensemble de lancement d'Ariane 4
L’Ensemble de lancement d’Ariane 4 a été en service de 1986 à 2003 à une cadence de 8 à 9 lancements et même 10 à 11 par an. Prévu initialement pour 100 lancements, ce 2e ensemble de lancement construie pour la famille Ariane connaît son dernier vol le 15 février 2003 avec le lancement de la dernière Ariane 4, V159. Il est finalement démantelé en 2011.
Conception et construction
Décidée en août 1981, la construction de cet ensemble de lancement était destinée à Ariane 3, mais surtout à Ariane 4 pour répondre à deux objectifs majeurs : donner plus de souplesse aux opérations de préparation, mais aussi augmenter la fréquence des lancements, jusqu'à 12 par an. Pour concevoir et construire ces installations, l'ESA mandate le CNES, auteur des ensembles de lancement précédents du CSG. L'exploitation est quant à elle confiée à la société Arianespace.
Après 2 ans d'études préliminaires, la construction s'étend sur un peu plus de 2 ans et mobilise 500 personnes. C'est une Ariane 3 qui valide son bon fonctionnement et décolle de la nouvelle zone de lancement en mars 1986. Le 15 juin 1988, après des opérations d'adaptation, la première Ariane 4 y est lancée avec succès.
Des installations innovantes
L'ensemble de lancement d'Ariane 4 était d'une conception originale : le lanceur n'était plus assemblé directement en la zone de lancement, mais sur une table mobile au coeur d'une zone de préparation située en arrière du pas de tir. Les deux zones étaient reliées entre elles par une double voie ferrée de 950 mètres, sur laquelle la table supportant le lanceur se déplaçait.
Avantage majeur de cette conception, l'exécution simultanée de deux campagnes de lancement. Pendant qu'un lanceur était érigé, assemblé et contrôlé en zone de préparation, le précédent, érigé sur sa table mobile en zone de lancement, subissait les dernières opérations de contrôle avant lancement. Ces préparations en parallèle ont permis de réduire l'intervalle entre deux lancements à trois semaines.
La Zone de préparation
Les différents éléments du lanceur sont acheminés par bateau en Guyane depuis les entreprises industrielles européennes qui les produisent. Ils sont ensuite transférés par voie routière depuis le port de Pariacabo jusqu'à la zone de préparation de l'ensemble de lancement. La durée moyenne des opérations en zone de préparation est de 15 jours.
Visite virtuelle de la zone de préparation : http://static.zooomez.fr/medias/csg/ela2/
Le chemin de roulement
Le lanceur était ensuite transféré de la zone de préparation à la zone de lancement sur sa table, grâce à une double voie ferrée large de 9 m et longue de 950 m. Deux tables mobiles, pesant environ 500 tonnes, étaient utilisées pour les lanceurs Ariane 4. Au milieu de la voie ferrée, une plate-forme tournante sur coussin d'air et une voie de dégagement permettent le croisement des deux tables. Le lanceur était assemblé verticalement sur la table de lancement, support mécanique au lanceur et permettant aussi l'alimentation en électricité, gaz et fluides nécessaires aux équipements au sol.
Zone de lancement
Une fois en zone de lancement, un contrôle final était effectué sur le lanceur. Le satellite était placé à son sommet et contrôlé, avant d'être recouvert par la coiffe. Le lanceur était raccordé aux installations au sol, rempli en carburant et en fluides, et les boosters propulseurs étaient assemblés si nécessaire : Ariane 4 était prête pour le lancement !
Centre de lancement
Bâtiment blindé à deux niveaux recouvert d'une dalle de béton de 2 m d'épaisseur et d'une couche de terre de 4 m, le centre de lancement constitue une zone de repli capable d'abriter les équipements et les opérateurs jusqu'au décollage du lanceur. C'est là que se déroulaient le contrôle et la commande à distance des circuits électriques et fluides, ainsi que la surveillance à distance du lanceur et de son environnement, en particulier pendant la chronologie de lancement.
Retour d'expérience
L’ ELA 2 s’est parfaitement adapté aux différentes versions d’Ariane 3 puis 4, mais l’usine à lancer connaît un défaut : la fragilité de son portique mobile et des bras cryotechniques en cas d’incident. De ce constat, vont naître les innovations adoptées pour la conception de l’ELA 3 pour Ariane 5.
Pour en savoir plus sur les lanceurs Ariane, rendez vous sur ariane.cnes.fr