Ariane 6
Nouveau cheval de bataille des lanceurs spatiaux européens, Ariane 6 a été développé pour être un lanceur lourd ou moyen selon les besoins de sa mission, et se déclinera en 2 versions. La version A62, plus légère et moins coûteuse, pourra placer sur orbite des satellites jusqu'à 4 500 kg en orbite géostationnaire. La version 64, plus puissante, sera quant à elle capable d'emporter jusqu'à 12 000 kg.
Cette modularité permet au nouveau lanceur de s'adapter à toutes les orbites visées, et donc à toutes les missions possibles pour des satellites, qu'il s'agisse d'observation de la Terre, de télécommunications, d'expériences scientifiques ou encore de navigation.
Ariane 6 est un projet mené sous la direction de l'Agence spatiale européenne, qui collabore avec plus de 600 entreprises dans 13 pays. La maîtrise d'oeuvre du lanceur est dirigée par ArianeGroup. Le CNES est en charge de la conception et la construction des installations permettant le lancement au CSG, et Arianespace sera chargée de l'exploitation du lanceur.
Caractéristiques techniques
Caractéristiques du lanceur
Selon la taille de sa coiffe (14 ou 20 mètres), Ariane 6 peut atteindre jusqu'à 62 mètres (contre 58 pour Ariane 5). Sa masse est de 530 tonnes en version A62, et 860 tonnes en version A64. Les deux versions sont composées de 4 étages distincts.
1. Étages d'accélération à poudre
Au nombre de 2 ou 4 selon la version du lanceur, les étages d'accélération à poudre (aussi appelés boosters, ou ESR pour Equipped Solid Rocket) fournissent la majeure partie de la poussée au décollage. Identiques au 1er étage de VEGA C, ils contiennent 142 tonnes de propergol solide. Pendant les 130 secondes suivant le décollage, ils fournissent une poussée d'environ 350 tonnes avant de se séparer du lanceur.
2. Étage inférieur cryotechnique
Contrairement aux boosters, l'étage inférieur cryotechnique (appelé LLPM pour Lower Liquid Propulsion Module) utilise une propulsion liquide : il contient des réservoirs à ergols, l'hydrogène et l'oxygène. Ces réservoirs sont constitués de matériaux isolants, car les deux composés sont maintenus à l'état liquide grâce à des températures extrêmement froides : -182°C pour l'oxygène et -253°C pour l’hydrogène. Le moteur Vulcain 2.1, situé à la base d'Ariane 6, utilise ces composés pour la propulsion pendant les 10 premières minutes du lancement.
3. Étage supérieur cryotechnique
Comme l'étage inférieur cryotechnique, l'étage supérieur (appelé ULPM pour UpperLiquid Propulsion Module) est propulsé grâce à de l'oxygène et de l'hydrogène liquides. Ses réservoirs en contiennent 30 tonnes, utilisés par le moteur Vinci. Amélioration du moteur HM-7B d'Ariane 5, celui-ci est presque 3 fois plus puissant, mais aussi réallumable. Cette propriété lui permettra d'ajuster sa trajectoire pour atteindre plus facilement l'orbite visée, mais aussi de désorbiter l'étage une fois la mission accomplie, et donc éviter de générer des débris en orbite.
4. Composite supérieur
Le composite supérieur comprend la coiffe d'Ariane 6 et le ou les satellites qu'elle contient. La coiffe, d'une hauteur de 14 ou 20 mètres, protège les satellites de perturbations aérodynamiques, thermiques et acoustiques. Composée de 2 demi-coquilles, elle s'ouvre pour se séparer du lanceur une fois hors de l'atmosphère. Avec le Sylda, élément déjà utilisé pour Ariane 5, Ariane 6 peut mettre sur orbite 2 satellites de grande envergure lors d'un même lancement. Grâce à des systèmes innovants, Ariane 6 est également capable de placer sur orbite des constellations de satellites.
Installations de lancement
Le nouveau lanceur européen Ariane 6 dispose de ses propres installations de lancement, l'ELA 4 (pour Ensemble de Lancement Ariane n°4). D'une superficie de 150 hectares, il est situé à 4 km au nord-ouest de l'ELA 3 d'Ariane 5.
L'ensemble de lancement d'Ariane 6 regroupe les éléments de préparation du lanceur et sa zone de lancement, mais aussi des locaux techniques et des zones de stockage d'oxygène et d'hydrogène liquide nécessaires au décollage.
9e ensemble de lancement construit au CSG, le pas de tir d'Ariane 6 bénéficie de l'expérience du CNES dans le domaine afin d'optimiser le déroulement des opérations.
Après un impressionnant chantier de construction déroulé de 2015 à 2021, les nouvelles installations ont été testées durant près de 2 ans lors de la phase des essais combinés destinés à tester les équipements en faisant fonctionner ensemble de véritables éléments d’Ariane 6 avec les moyens sol développés par le CNES.
En savoir plus sur le déroulement des essais combinés au CSG
