Au CSG, dans l’Usine de propergol de Guyane, Regulus coule le propergol solide, c’est-à-dire le combustible des moteurs d’Ariane et de Vega. Alors pour maintenir une température constante et un taux d’humidité faible, les bâtiments disposent de systèmes de climatisation adaptés à leurs dimensions. De plus, les phases de cuisson pour réaliser la polymérisation du propergol nécessitent de grandes quantités de calories produites par des chaudières électriques. Tout ceci fait de Regulus un consommateur important d’électricité.
Depuis quelques années, l’entreprise s’est donc attaquée à la maîtrise de ses consommations énergétiques.
Eviter les pics de consommation
L’un des principaux objectifs de cette démarche durable est d’éviter les pics de consommation. Le remplacement des chaudières électriques par des pompes à chaleur fut l’une des solutions mise en place. Dans la même démarche, Regulus étudie actuellement un système de couplage aux chaudières dit MCP (Matière à Changement de Phase). Elaboré avec le laboratoire thermique et énergie de Nantes (LTeN) et la société LGM, cette technologie viendra limiter les pics de consommation. Ce matériau (MCP) possède une forte inertie ; il garde et emmagasine bien l’énergie thermique, ce qui lui permet de la restituer progressivement. Les variations de température au sein de la chaudière sont alors plus progressives et moins fréquentes.
Une autoconsommation énergétique
Regulus s’est aussi équipé de nouveaux climatiseurs hybrides installés par SAS MAPFIC. Leur particularité : ils sont alimentés par des panneaux solaires. En journée, la consommation est proche de 0 et la nuit, le réseau électrique prend le relais.
« Nous avons réduit notre dépense en électricité, passant de 29 GWH à 16 GWH entre 2010 et 2021 ; rien que pour l’année 2021, nous affichons une diminution de 15%. » Lionel Morato, responsable maintenance infrastructure à Regulus.
Des équipements moins énergivores
Un autre projet que Regulus suit actuellement est le remplacement de compresseurs d’air énergivores par un nouveau modèle de compresseur avec un refroidissement à eau. Cela permettra de passer de 3 compresseurs (2 en fonctionnement et 1 en secours) à 2 compresseurs (1 en fonctionnement et 1 en secours) soit 6 compresseurs au lieu de 9 sur l’ensemble du site.
L’usine franco-italienne est aussi en constante optimisation de ses infrastructures. Après une phase de mise en place, Regulus passe très rapidement aux réglages optimaux de l’ensemble des équipements pour chercher à maximiser les économies sans dégrader les conditions nécessaires à leur process.
Regulus continue à travailler pour diminuer leur consommation électrique. Les moyens d’y arriver sont multiples, et cela passera par de grands changements des infrastructures, des utilités et des machines. Avant d’être appliquée à grande échelle, chaque évolution passe par plusieurs étapes : une phase de recherche et d’étude pour établir la faisabilité théorique ; une phase de test/validation, la solution est installée à petite échelle ; et une phase de déploiement à grande échelle quand la solution se révèle efficiente.
FOcus SUr...
Lorenzo Chaitram (à gauche) est l’apprenti de Lionel Morato (à droite). Etudiant en Master Energie et Informatique Spatiale pour les Réseaux Insulaires et isolés à l’Université de Guyane, Lorenzo a mené le projet de pompes à chaleur.